Collection Numismatique Rouzic

Trouvaille monétaire en or en Bretagne de la période 1385/1389

Trouvaille monétaire en or en Bretagne de la période 1385 à 1389 : un écu à la couronne de Charles VI
Ou, les échanges entre le royaume de France et le duché de Bretagne.

Le 21 mars 2009 à été trouvé par mes soins un écu d'or à la couronne de Charles VI dans le centre 22.

1- La découverte

La découverte s'est effectuée dans le centre 22, dans un champ, le samedi 21 mars 2009 vers 16h30.

2- l'expertise

La monnaie a été expertisée par un spécialiste du monnayage en or de cette période, et a tiré les conclusions suivantes :

[…]Ces 2 points en cantonnement 1 et 3, à l'heure actuelle, sont des marques dont la signification nous échappe. Les experts professionnels donne cet écu à Charles VI 1ère ou une 2ème émission selon le poids (il y aurait encore beaucoup à dire là-dessus...) Je n'ai jamais vu de commentaires permettant de comprendre ces 2 points. Dans les ventes, ils sont juste signalés.
Parfois il peut y en avoir un seul dans un canton différent ou 2 dans des cantons différents. […]. Aucun signe n'est le fruit du hasard : tout a une signification. Si le graveur a pris le temps de mettre de points en cantonnement dans la croisette initiale c'est qu'il avait une bonne raison de le faire. J'ai souvent pensé que, à l'instar des florettes (cf Duplessy 417 A, B, C........), ces points étaient des marques d'émission (indices d'affaiblissement) pour des écus frappés pour le compte du Dauphin Régent.
Le problème c'est qu'aucun autre point n'apparaît dans la légende pour conforter (en vérifiant que l'atelier émetteur était bien un atelier tenu par le Dauphin) cette hypothèse. S'il n'y a aucun point cela veut dire, à priori, que c'est une frappe antérieure à 1389 et donc mon hypothèse du Dauphin Régent tombe à l'eau puisque les 1ères frappes datent de 1419.
[…] Je reste persuadé intuitivement qu'il s'agit d'un indice d'émission dont les chercheurs n'ont pas encore trouvé trace."

Avers : KAROLVS:DEI:GRATIA:FRANCORVM:REX, Ecu de France couronné.

Revers : XPC: etc

      3- La monnaie

                

4- Les circonstances et la date de la perte ou de l'enfouissement :

Les circonstances de la perte peuvent être multiples. On peut déjà déduire la date de part l'état d'usure et la date de l'émission qui s'est étalée entre 1385 et 1389 pour le 1er et la 2ème émission, donc pour une date approximative de 1385 à 1390/95. 

Pour l'ancien propriétaire de la monnaie, on peut déjà exclure plusieurs catégories de la population à savoir les mendiants, les paysans, les laboureurs, les roturiers, certains propriétaires terrien. Cette monnaie représente une somme assez importante pour un simple paysan. En effet, en 1389, elle est au cour de 22 sous et 6 deniers tournois, soit 270 deniers. (1 sou = 12 deniers tournois) Cette monnaie représente par exemple 9 jours de travail pour un journalier payé à 30 deniers la journée.

Cette monnaie aurait été donc perdue ou cachée par un noble, un riche marchand (peut-être de Champagne, car des monnaies de Provins ont été trouvée en 1979 dans le trésor de **********) par un soldat de Charles VI, alors en campagne en Bretagne… Pleins d'hypothèses sont envisageables.

Intéressons nous à l'hypothèse de  l'enfouissement volontaire. Cette hypothèse, beaucoup plus plausibles que celle de la perte, serait vérifiée par la présence à 50 centimètres d'un talus très récemment refait à l'équerre par rapport au champ. Vers cette période, plusieurs troupes de « bandits » rodaient dans le centre 22, et il n'est pas exclu que la personne l'ayant déposé, ait été tuée par une de ces bandes.

Malgré tout, il manque une information capitale à l'étude de cette monnaie : l'atelier d'émission. En effet, comme dit plus haut, l'atelier d'émission reste inconnu.

5- Reflet de la circulation monétaires Bretagne et de l'importance de la citée de Moncontour.

Cette découverte « sensationnelle » permet d'obtenir des informations importantes sur la circulation monétaire étrangère en Bretagne (qui est un duché indépendant encore à cette époque) ainsi que la puissance de certaines villes ou forteresses bretonnes.

6- Sources 

Duplessy tome 1 ;
Monnaies médiévales, de Jean-Philippe Cormier ; 
Google ;



17/05/2009
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